Alors que la crise bancaire américaine s'intensifie, les investisseurs sont avertis de se préparer à davantage de turbulences dans le secteur bancaire régional, ce qui pourrait entraîner de nouvelles baisses des actions, des obligations et du dollar américain.
Suite aux effondrements financiers de la Silicon Valley Bank, de la Signature Bank, de la First Republic Bank et de l'effondrement potentiel de la PacWest Bank , de la Western Alliance Bank et de la First Horizon Bank, la situation semble de plus en plus difficile à contenir.
L'effet ripple sur les conditions de prêt aux États-Unis
Les actions bancaires américaines et l'USD ont de nouveau fortement chuté jeudi, craignant que PacWest et Western Alliance ne soient les prochains prêteurs régionaux à cesser leurs activités.
Alors que certaines banques font face à une pression croissante, d'autres banques du secteur durcissent leurs conditions de prêt pour renforcer leur propre capital. Cette décision se traduit par moins d'argent entrant dans l'économie, ce qui conduit finalement à un ralentissement.
Par conséquent, la Réserve fédérale n'aura peut-être pas besoin de relever davantage les taux d'intérêt et les marchés monétaires affichent désormais 100 points de base de réductions attendues d'ici la fin de l'année.
Contrairement aux États-Unis et à l'Europe, où le Credit Suisse a été secouru par UBS, le Royaume-Uni a réussi à éviter des problèmes bancaires similaires.
Après la crise financière de 2008, les banques britanniques ont été confrontées à des réglementations et à des exigences de détention de capital accrues, les autorités s'efforçant d'empêcher qu'une autre crise ne se produise.
Les banques américaines ont également connu des règles et réglementations plus strictes, mais celles-ci ont été assouplies sous l'administration Trump, visant à stimuler la croissance du secteur et de l'économie.
Assouplissement des réglementations et vulnérabilité des banques
Pär Magnusson, stratège obligataire chez Swedbank, note l'ironie du lobbying des banques régionales américaines pour moins de réglementations sous l'administration Trump, pour constater que les réglementations assouplies les rendent désormais plus vulnérables aux paniques bancaires.
Une loi Trump de 2018 a permis aux banques régionales de se libérer des tests de résistance annuels de la Réserve fédérale qui les obligeaient à maintenir des niveaux spécifiques de capital et de liquidité pour résister à des périodes de retrait élevées.
Selon Magnusson, plusieurs problèmes contribuent à l'incapacité des banques régionales américaines à répondre aux demandes de retrait des dépôts des clients.
Premièrement, de lourds investissements dans la dette publique à long terme, qui étaient particulièrement pertinents pour l'échec de la SVB en mars, ont fait chuter la valeur de cette dette lorsque la Réserve fédérale a relevé les taux d'intérêt.
Cela signifie que des banques comme la SVB ont vu leur base d'actifs se réduire lorsque les déposants ont de plus en plus voulu retirer leurs dépôts.
Exposition aux prêts immobiliers
Un autre problème est l'exposition des banques régionales aux prêts immobiliers, qui devient une vulnérabilité lorsque la valeur des propriétés baisse en réponse à des coûts hypothécaires plus élevés.
Les données montrent que l'exposition moyenne aux prêts immobiliers commerciaux parmi les banques régionales est de 29 %, alors qu'elle n'est que de 6 % parmi les grandes banques.
La crise des banques régionales américaines s'étend. Avec chaque banque qui succombe à la diminution des dépôts et/ou à la méfiance du marché, la probabilité que davantage de banques soient victimes de destins similaires augmente. Une spirale vicieuse est peut-être sur le point de s'installer. Une réaction générale d'aversion au risque devient de plus en plus probable, et vous devez vous positionner en fonction de ce risque.
Par Magnusson
Comme le dollar s'est révélé vulnérable aux problèmes bancaires nationaux, toute aggravation de la crise pourrait entraîner de nouvelles baisses. Cependant, si la crise semble terminée, le dollar pourrait connaître un retournement, envoyant le GBPUSD à la baisse.
Pour l'instant, cependant, la crise continue de mijoter malgré les meilleurs efforts des régulateurs.
