Une publication du cabinet comptable PwC a mis l'Inde sur la trac d'une croissance de 7,6 % en 2019, ce qui a ouvert la voie au pays pour dépasser à la fois le Royaume-Uni et la France en termes d'économie.
Mais n'importe quel économiste saurait que le produit intérieur brut (PIB) n'est pas le bon outil pour évaluer les données.
PwC a parlé de l'énorme population de l'Inde et de la démographie "favorable" qui se sont avérées être les facteurs importants qui ont conduit l'économie à dépasser l'économie du Royaume-Uni cette année. L'entreprise a déclaré qu'un rapport de la Banque mondiale était considéré pour valider ces affirmations, selon lesquelles l' économie indienne de 2,59 billions de dollars est à peu près 25 milliards de dollars inférieure à celle du Royaume-Uni, soit 2,62 billions de dollars.
Mais il est important de comprendre que le Royaume-Uni est relativement plus petit que l'Inde. Une population moindre se traduit par une production moindre de biens.
Mais l'Inde, qui était autrefois sous le territoire britannique, a mis trop d'années pour se rapprocher de la croissance fulgurante du Royaume-Uni.
Les taux de PIB ne donnent que la mesure d'un gâteau mais ne fournissent pas de détails concernant la division du gâteau.
Anand Sharma, le ministre indien du Commerce, a un jour fustigé la chaîne d'approvisionnement et le marché de la logistique qui alimentaient le sous-continent. Il a déclaré qu'environ 30 pour cent de la production agricole n'ont pas franchi le point d'origine, et dans les 70 pour cent restants qui reviennent au grossiste, plus de 50 pour cent sont "perdus" en raison d'un mauvais stockage et de réseaux de transport inefficaces. Mais le rapport de PwC n'a pas pris note de ces aspects.
Les problèmes mentionnés ci-dessus sont régulièrement atténués en tant qu'acteurs étrangers, et les startups nationales ont commencé à entrer sur le marché avec leurs versions de la façon dont une chaîne d'approvisionnement efficace devrait être. Le taux d'inflation alarmant du pays peut être directement lié au manque de compétences organisationnelles dans les chaînes d'approvisionnement, et il ne signale qu'une augmentation de 15 à 20 % attribuée à la seule erreur.
Mais la plupart des bénéfices réalisés par les entreprises sont emportés par les investisseurs et remis à leurs bureaux à domicile dans d'autres endroits. Sunanda Sen du département d'économie de JNU a qualifié cela de flux de capitaux « à court terme » ; qui consistait en des acteurs étrangers investissant d'énormes capitaux sur les marchés indiens, ce qui conduirait à un taux de revenu surestimé, mais qui sortirait rapidement de leurs positions après que les bénéfices aient été créés pour eux. Un effet négatif d'une sortie aussi abrupte est que la Reserve Bank of India pourrait ne pas détenir complètement ses supposées 375 milliards de dollars de réserves de change.
Pas comme beaucoup font confiance aux chiffres de croissance du gouvernement. Les hommes d'affaires, les cadres et les personnes à revenu disponible plus élevé ont plus que jamais fait des folies sur les produits de luxe, mais les investissements étrangers dans le pays sont tombés à moins de 30 % en 2017-2018. En comparaison, la Chine a connu un taux d'investissement décent de 45 % en glissement annuel depuis 2008.
PwC a ensuite glorifié cela, ce que les analystes n'avaient pas pris en compte, c'est la pure réalité du terrain de l'Inde. Les employés ont analysé des données avec leurs MacBook sophistiqués dans des bureaux climatisés et reçoivent de gros chèques de paie. Ce ne sont pas eux qui comprendront ou même se soucieront du côté en ruine de l'économie indienne.
Les chiffres du PIB peuvent s'avérer essentiels pour mesurer les recettes fiscales et estimer la productivité, mais ils ne peuvent être considérés comme rendant compte de la dépréciation du capital et des ressources humaines de l'ensemble du pays.
Les 1% les plus riches de la population ont augmenté de 39% de 2018 à 2017, mais cela n'a été ajouté à l'économie qu'avec l'achat de billets d'avion vers des destinations exotiques et des fêtes extravagantes lancées lors d'occasions. La perspective du PIB suggère que plus c'est gros, mieux c'est. Mais tout le monde est conscient des conséquences que le secteur financier a subies en 2008 lorsqu'il est devenu de plus en plus gros.
D'autre part, PwC devrait recommencer à investir du temps dans la sécurité des procédures de conformité pour son entreprise. Il a été interdit d'auditer des sociétés cotées en bourse en Inde jusqu'en 2020 après que des accusations criminelles ont été portées contre l'entité, car elle disposait d'une équipe de fraude et d'un service d'audit inférieurs à la moyenne.
