Alors que le paysage fintech se transforme et mute, la France sort de du Royaume-Uni , déploie ses muscles entrepreneuriaux et se prépare à une lutte pour la première place.
Une nouvelle aube en France
Jordane Giuly, pionnière de la fintech en France, a été témoin de première main de ce changement sismique. Il y a dix ans, la banque était le cheminement de carrière à la mode de ses cohortes.
Cependant, Giuly a nagé à contre-courant, co-fondant Spendesk, une plateforme de gestion des dépenses d'un milliard de dollars, et plus tard, Defacto, une société d'infrastructure de crédit.
La philosophie de Defacto résume l'ambition croissante des startups françaises : être européennes dès le départ. Cette ouverture à l'international est désormais monnaie courante dans les entreprises françaises innovantes, portées par la montée en puissance du soutien américain.
Le bouleversement déclenché par le Brexit semble avoir favorisé Paris, car il vise à rivaliser avec les hubs fintech traditionnellement dominants comme Londres et Berlin.
Nicolas Benady, PDG de Swan, une société bancaire, affirme que le marché européen tentaculaire, qui compte 450 millions de consommateurs, est une perspective bien plus tentante que les 67 millions du Royaume-Uni.
La Silicon Valley parisienne : un hub fintech
Station F, la réponse parisienne à la Silicon Valley, incarne la scène technologique française en plein essor. Cet ancien dépôt ferroviaire s'est transformé en un hub entrepreneurial animé, offrant une rampe de lancement pour des startups comme aHRtemis.
Des géants de la technologie comme Apple, Google et Meta Platforms, la licorne française Qonto et plusieurs fonds de capital-risque et cabinets juridiques internationaux fournissent tous un soutien aux startups dans cet écosystème florissant.
Paris a réussi à magnétiser les startups avec son généreux programme de visas technologiques, ses subventions publiques et ses incitations fiscales attrayantes pour les investisseurs.
Par conséquent, les premières transactions fintech à Paris ont atteint 96,4 millions de dollars en 2022, selon les données de Pitchbook. L'attractivité de Paris a été renforcée par le plan d'investissement "France 2030" dirigé par Macron et les politiques favorables à la technologie de la France.
La valeur des transactions fintech de la ville a bondi de 30 % pour atteindre 2,1 milliards de dollars l'an dernier, dépassant à la fois Londres et Berlin. La capitale française, avec ses 27 entreprises licornes, a dépassé l'objectif de Macron de créer 25 licornes d'ici 2025.
Surfer sur la vague du Brexit
ripple du Brexit ont donné un avantage à la France. Des entreprises comme Swan et Revolut au Royaume-Uni ont trouvé une maison accueillante à Paris, capitalisant sur la facilité du système de passeport de l'UE pour la croissance dans la région.
Revolut, avec 2 millions de clients français, a établi ses opérations chez WeWork La Fayette à Paris, une partie de ses opérations européennes constituées en Lituanie.
Les retombées du Brexit ont entraîné un exode important des talents fintech de Londres. Rana Yared, associée générale chez Balderton, confirme cette tendance, soulignant la délocalisation d'importants talents des services financiers fintech hors de Londres.
L'autre côté de la Manche apparaît désormais comme une destination trac pour ceux qui quittent les grandes institutions financières et s'aventurent dans la fintech.
Dans l'affrontement pour la couronne fintech, la France se révèle être un concurrent redoutable. Alors que le Royaume-Uni navigue dans le paysage post-Brexit, la scène fintech française, avec ses perspectives internationales, ses startups ambitieuses et ses politiques de soutien, est prête à revendiquer le trône.
C'est un cas de surveillance de cet espace alors que la lutte pour la première place se déroule.